Mohand Terki, homme de contacts

Ce jour-là, Mohand Terki est d’une humeur enjouée. Il vient de terminer la séance avec les moins de 13 ans. Comblé avec ’’ses’’ gamins qu’il coache depuis le début de la saison.

Ce Carcassonnais pur sucre, dernier d’une famille kabyle de six… garçons a commencé le hand parce que son grand frère pratiquait. « Je suis vraiment tombé amoureux de ce sport. Je suis gaucher et à l’époque au HBCC, on m’a tout de suite fait confiance. J’ai aussi eu la chance d’avoir des éducateurs passionnés et à l’écoute. » Il atteint le top niveau, en championnat de France Espoirs « une fierté d’être parmi les 28 meilleures équipes du pays. » Il poursuit ensuite une carrière honorable avec Carca’, passe par Trèbes (Aude), ’’l’ennemi’’ distant de 7 km puis termine en N3 du côté de Quint-Fonsegrives (Hte Garonne) avant de ’’se faire’’ les croisés et stopper ses courses sur un 40×20. « J’étais un joueur assez rugueux. De par mon (petit) gabarit, il fallait que j’aille au défi physique mais rechercher le contact, c’est ce que j’ai toujours préféré. » Il ne croit pas si bien dire.

Mais début 2000, la carrière professionnelle a pris le dessus, le handball est mis de côté. Vers la trentaine, il s’initie à la boxe anglaise à raison de 2 à 3 entraînements par semaine. Encore ce lien avec un sport… de contact. Il avait commencé prothésiste-dentaire, il a bifurqué vers les assurances et l’immobilier. Ce qui le rapproche de la région toulousaine et plus tard, de… L’Union. A 54 ans, il est temps de renouer avec cette balle parfois indomptable qui lui a tant apporté. « J’ai surtout voulu donner un coup de main sur les moins de 11. Et puis cette saison, le club m’a proposé d’être un vrai complément de Kévyn (le salarié de l’ASU qui gère également les 18 France) en moins de 13. Il prépare les séances, j’apporte mon vécu et mon expérience. » Le quinqua est parfaitement à l’aise au milieu de ce qui pourrait s’apparenter à une colonie de vacances.

Ça crie, ça encourage, ça court dans tous les sens mais quand la voix de stentor du coach retentit, la petite troupe se rassemble dans un silence relatif. « J’essaie de leur inculquer des valeurs comme la tolérance, le vivre ensemble, le partage. Cela vient aussi de l’éducation que j’ai reçue avec un papa (mineur de fond) très présent et très attentionné. C’est passionnant de découvrir ces jeunes, de les suivre et de les faire progresser. »

C’est ce week-end que les choses sérieuses débutent. Avec samedi à Roques, l’équipe 2 en accession Honneur et dimanche au Fénix, les minots de Mohand en accession Elite. « Ecrivons la plus belle des histoires. Je veux avant tout qu’ils prennent du plaisir et surtout qu’on soit combatif. Ces deux notions sont la clé de la réussite. A la limite, peu importe le résultat. Il faut qu’ils sortent la tête haute avec la sensation de s’être bien comportés. » Nolan, Baptiste, Ayoub et les autres sont impatients de se mesurer aux copains des communes voisines. « Nous verrons bien mais si en décembre nous basculons d’Elite à Excellence, ce n’est pas bien grave, je préfère que les garçons disputent des matches de leur niveau. » Pour encore et encore, maintenir… le contact.