Lorsqu’en âge de courir, il a cherché à s’orienter vers une activité sportive, Saian Brarda n’a pas hésité très longtemps. Il suffisait de suivre la trace de Romain, le papa, joueur émérite du club de Carcassonne. Pour autant, l’approche n’est pas si évidente. « Je n’ai pas accroché tout de suite. Quand tu commences le baby-hand, ce n’est pas très intéressant. Je n’étais pas venu là pour faire des roulades. » Le garçon ne va pas rester sur cette impression mitigée. Dès son 8ème anniversaire, il revient à la charge, pour cette fois, une totale adhésion. « C’était plus ludique et je suivais mon père partout, j’allais le voir jouer. De mon côté, ce qui était un loisir, est devenu une passion, pour ne pas dire plus. » Sans se précipiter, Saian gravit les échelons et il commence à affoler les compteurs car son bras gauche devient aussi précis qu’une arbalète. « J’ai toujours été attiré vers le but, l’attaque est mon moteur mais si je veux donner un sens à tout cela, il faut que je me perfectionne en défense en prenant aussi du muscle. J’adore aller au duel. »
Entré en septembre 2024 en section sportive au lycée Jules Fil à Carcassonne, le contexte évolue. La performance fait partie intégrante de l’environnement et le niveau d’exigence demande un peu plus de rigueur. « On doit être constamment à l’écoute et il ne faut pas se disperser. » Cette saison écoulée, la dernière passée comme joueur dans le département de l’Aude, a été riche en émotions. Avec ses partenaires de la section, il dispute le championnat de France UNSS Excellence. L’équipe du lycée échouera aux portes des finalités. Quelques semaines plus tard, il est convié aux Interligues à St Dié les Vosges aux côtés de Sacha Delaval et Simon Demaret qui cette année, sont ses coéquipiers à l’ASU. « J’étais très content et très fier d’avoir été sélectionné mais je n’en garde pas un super souvenir car avec Simon, nous n’avons pas eu beaucoup de temps de jeu. Mais cela reste une expérience à vivre. »

C’est finalement en championnat des moins de 17 Elite que s’est joué le destin de l’arrière gaucher. En mars dernier, lors d’un déplacement à L’Union qu’il n’est pas près d’oublier. « On perd, c’est vrai mais je marque 13 buts et je ne fais pas un trop mauvais match (sourires). Je pense que cela a compté car les dirigeants du club m’ont contacté et vite proposé de faire un essai. » Tests concluants et surtout chamboulement de l’emploi du temps. Le cursus scolaire est maintenu dans le chef-lieu audois mais toute la famille est mise à contribution pour conduire le joueur aux entraînements et aux matches prévus avec L’Union. « C’est vrai que cela demande une certaine organisation mais je ne regrette vraiment pas. Il fallait que je progresse et le niveau en 18 France n’a rien à voir avec ce que j’ai connu jusque-là. Il faut vraiment gagner sa place et ne pas se relâcher. »
Pour l’instant, le bilan collectif est on ne peut plus satisfaisant. Un 1er déplacement parfaitement négocié à Billère et un 2ème succès à la maison, face à Pau-Nousty. Mais à titre individuel, Saian tempère le constat. « Ouais mais je regarde aussi mes stats et de ce côté-là, ce n’est pas extraordinaire. Je suis loin d’être satisfait et il va falloir que je m’améliore. » Tout en se disant que le meilleur est à venir. Pour celui dont les modèles ont les traits de Yanis Lenne (ailier droit de l’équipe de France, ex Montpellier et aujourd’hui, Veszprém) « pour la finesse et la précision de son jeu » et Elohim Prandi (arrière gauche international du PSG) « pour la force qu’il dégage et son shoot de loin. »
Et lorsque le handball et le lycée lui en laissent le temps, Saian plonge dans sa 2ème passion: la pêche. Initié par son grand-père paternel. « Cet été, j’y suis souvent allé en compagnie de mon meilleur ami. Cela me permet de couper avec le reste, de prendre du plaisir à sortir le poisson de l’eau. C’est souvent un duel. » Comme au handball !
